Le dicton du peuple

JE FAIS DE MON MIEUX

et la réponse de Jésus-Christ

 


 
Un pasteur de campagne, M. Durville, attristé que ses discours n'eussent pas de meilleurs résultats sur ses paroissiens, faisait un dimanche matin une tournée de visites. Il vint d'abord chez le maître d'école et lui fit sentir avec douceur le devoir d'instruire ses élèves avec le plus grand soin. L'instituteur en convint, et, sans s'excuser ni se défendre, il conclut par cette parole :
<< Monsieur Durville, je fais de mon mieux. >>
A cela, le pasteur n'eut rien à répondre, et il se retira.

La seconde visite fut pour le garde champêtre. Après avoir causé du beau temps et de la pluie, le pasteur en vint à la conduite morale que doit tenir tout homme en général et tout fonctionnaire en particulier. Le coup porta juste, et le garde champêtre, après bien des explications plus on moins satisfaisantes, termina par la même parole : << Quant à moi, monsieur, je fais de mon mieux. Dieu fera le reste. >>

Le pasteur cheminait la tête basse, se demandant comment il pourrait trouver enfin quelqu'un qui fit mal pour pouvoir l'exhorter à mieux faire, lorsqu'il vint se heurter contre maître Pierre, une pioche il la main.

- Ou allez-vous ? demanda l'ecclésiastique.

-A mon pré, répondit l'agriculteur. Et vous, monsieur ?

- A l'église, où vous devriez venir.

- Oh ! la pluie menace, et j'ai du foin à rentrer.

- Mais c'est aujourd'hui dimanche rentrez plutôt en vous-même ; mieux vaudrait laisser pourrir le foin que votre âme.

- Sans doute ; mais chacun fait comme il peut.

- Vous voulez dire comme il veut ?

- Non, non. Je vous assure que quand je n'ai rien à faire le dimanche, je suis des premiers devant l'église.

- Devant ?

- Oh ! j'y entre bien quelquefois, mais on ne peut pas être toujours au prêche ; chacun fait de son mieux.

M. Durville savait par expérience qu'après cette parole il n'avait rien à gagner en insistant, et il passa outre.

Après sa prédication, où vinrent, quelques femmes, quelques enfants et quelques vieillards, il accosta à la sortie un de ces derniers et lui dit :

- Bon père, m'avez-vous entendu ?

- Oui.

- M'avez-vous écouté ?

- Un peu.

- M'avez-vous compris ?

- Pas beaucoup.

- Je le crois bien, vous dormiez ?

- Que voulez-vous on n'est plus jeune.

- C'est vrai ; quand on est jeune, on ne dort pas à l'église où l'on ne va guère, ni au cabaret où l'on boit.

- Oh ! quant à moi, je n'ai rien à me reprocher ; je ne suis pas un ivrogne ; j'ai élevé quatre enfants ; je n'ai jamais fait tort à personne.

- Comment ! vous n'avez jamais fait aucun mal ?

- Oh! je ne prétends, pas être un saint ! mais je fais de mon...

- Oui, oui ; vous faites de votre mieux, n'est-ce pas ?

- Précisément.

Comme le lecteur le voit, tout le monde faisait de son mieux dans la paroisse, et cependant les enfants manquaient l'école, les braconniers ne manquaient pas le gibier. On travaillait le dimanche. Le lundi, on buvait et discutait à coups de poing. Pendant le reste de la semaine, force médisances dans la soirée ; quelques procès le matin chez le juge de paix ; haine entre voisins disputes entre parents, coalition contre tel village, jalousie envers telle commune, et tout cela dans un pays où chacun faisait de son mieux.

Le lendemain, le pasteur retourna chez le maître d'école et lui parla de ses élèves.

- Francs paresseux, dit l'instituteur, vauriens de première classe. On ne peut rien faire de ces gamins ; l'un vous ment la tête haute, l'autre vous vole une plume, celui-ci fait faire son devoir par un autre, la moitié manque la classe. Oh ! quel monde que ce bas monde, monsieur le pasteur !

- Oui, c'est un monde dont nous sommes vous et moi les habitants.

- Tenez, monsieur, voilà précisément maître Pierre et le garde champêtre qui vont à la chasse ; ils me doivent chacun quelque argent ; vous devriez bien leur en parler.

Maître Pierre et le garde champêtre avaient ensemble une conversation si animée qu'ils risquaient de passer sans voir personne, mais le pasteur les arrêta.

- Où allez-vous donc si vite ? dit M. Durville.

- Ah ! monsieur, répondit maître Pierre, il n'y a que des voleurs dans ce monde. Et des braconniers, ajouta le garde champêtre.

- Oui, reprit maître Pierre, des voleurs qui vous dévalisent un verger net comme la main.

- Et des braconniers, ajouta le garde, qui vous menacent parce qu'on fait son devoir.

- Figurez-vous qu'ils ont franchi mon mur, escaladé mes arbres et fait de nuit la récolte de mes poires. Oh ! quel tas de brigands ! On ne sait plus à qui se fier. On devrait, comme jadis, pendre les voleurs de...

- De poires, n'est-ce pas ? Et que diriez-vous donc si, pour un procès-verbal, on vous avait mis en joue ? Ah ! les scélérats ; j'espère bien qu'ils en auront pour leurs dix ans de galères ! Je vais les soigner sur mon procès-verbal !

Le pasteur ni le maître d'école n'avaient pas encore pu placer un mot entre les cris de maître Pierre et du garde champêtre quand le vieillard, grand dormeur à l'église, arriva.

-Ah ! monsieur Durville, dit-il, dans quel monde vivons-nous !

- Qu'est-ce donc ?

- Mes enfants qui me mettent à la porte !

- Comment ?

- Mon garçon me dit comme ça : << Va vers ta fille >> ; et ma fille me dit d'un ton doucereux : << Ne serais-tu pas mieux chez ton garçon ? >> et chacun, pour me persuader que je serais mieux chez l'autre, fait son possible pour que je sois mal chez lui. Ah ! les enfants, les enfants ! Oh ! ce n'était pas ainsi de mon. temps ! Quand Je leur dis : << Faites-moi une pension, >> ils me répondent qu'ils n'ont point d'argent. Quelle ingratitude ! Moi qui les ai nourris pendant vingt ans ! Ah ! monsieur Durville, dans quel monde vivons-nous !

- Mon brave, dans le monde de nos pères et de leurs enfants ; dans le monde où l'on trouve pasteur, maître d'école laboureur et garde champêtre ; dans le monde...

M. Durville se trouva bientôt prêchant au désert, chacun avait repris sa course, excepté le vieillard, qui, trop faible, était allé s'asseoir sur le banc, à la porte de l'instituteur. Quant à ce dernier plutôt que d'entendre un sermon, il aima mieux aller donner une semonce à ses élèves.

Le pasteur, resté seul, s'approcha du vieillard et s'efforca de le consoler. Celui-ci pleurait et ne l'écoutait pas. Il était venu demander qu'on fit un sermon à ses enfants. Cette pensée, en suggéra une autre au pasteur, qui lui promit de satisfaire son désir, si, lui-même, voulait parcourir le village, pour engager tout le monde à venir l'entendre prêcher le dimanche suivant. Le marché fut conclu, et, ce dimanche arrive, l'église se trouva pleine. Le pasteur monte en chaire et dit :

- Mes amis, ce monde est une énigme pour moi. Si je vous demande comment vous vous conduisez, vous me répondez tous : << Je fais de mon mieux. >> Si je vous parle de vos concitoyens, tous vous me dites que les autres sont voleurs, méchants, paresseux, ingrats ; que le monde est perverti ; qu'on ne peut se fier à personne. Comment se fait-il que chacun parlant de lui-même, prétende faire pour le mieux, et qu'en parlant des autres, il les accuse de faire pis ? Quand se trompe-t-on ? Est-ce en se jugeant soi-même ou en jugeant ses voisins ? Je ne vois qu'un moyen de mettre d'accord ces deux opinions : c'est de supposer que le mieux de chacun ne vaut pas grand'chose ; chacun fait de son mieux, c'est vrai, mais chacun fait mal. Est-ce bien cela ? Si j'en juge par vos physionomies, vous n'êtes pas contents de mon explication. Que signifie donc ces mots qu'on me répète partout : << Je fais de mon mieux ? >> Ne serait-ce pas l'aveu qu'on fait mal et qu'on ne veut pas être exhorté à mieux faire. N'est-ce pas un moyen de fermer la bouche au prédicateur ? N'est-ce pas dire au fond : << Je fais ce que je fais ; je ne veux pas changer, et, pour que vous ne me demandiez rien de plus, je vous déclare que c'est tout ce que je puis faire ; je fais de mon mieux ! >> Oui, je crois que c'est une excuse pour le présent, car, pour le passé, personne n'oserait dire : Je n'ai jamais fait mal, et, quant à l'avenir, on ne dirait pas davantage: << Je suis sûr que je ferai toujours bien. >> Ce qu'on veut sauver, c'est l'heure actuelle et, pour en rester maître, chacun dit: Je fais de mon mieux.

Eh bien ! voyons ce que vaut ce mieux, la loi de Dieu à la main.

Et, d'abord, l'Eternel dit: << Tu n'auras point d'autres, dieux devant ma face. >> Je sais bien qu'aucun de vous n'adore une idole de bois ou de pierre, comme les païens. Mais l'adoration ne consiste, pas à se mettre à genoux, à marmotter des paroles et à brûler de, l'encens. Adorer Dieu, c'est le préférer à toutes choses, penser à lui, parler de lui, l'aimer, lui obéir. Eh bien ! dans ce sens, n'avez-vous point d'autre dieu que Dieu ? Celui à qui vous pensez le plus, n'est-ce pas vous ? Celui dont vous parlez le plus, n'est-ce pas vous ? Ce que vous aimez le mieux, n'est-ce pas votre champ, votre bétail, votre argent ? A qui obéissez-vous ? à Dieu ou à l'intérêt ? Si l'on vous offrait cent mille francs pour vous prosterner devant une idole ou pour dire un petit mensonge, refuseriez-vous ? Non, non ; vous accepteriez des deux mains ; vous fléchiriez les deux genoux, et vous prétendriez même que vous agissez ainsi, non pour vous, mais pour votre famille ; ce qui ferait deux mensonges pour un ! Dites-moi : est-ce là ce que vous pouvez faire de mieux ?

Passons à un autre commandement : << Tu ne prendras pas le nom de Dieu en vain pour faire un faux serment. >> Certes, vous n'avez jamais fait un faux serment devant un tribunal, car vous seriez aujourd'hui en prison. Mais n'avez-vous jamais pris le nom de Dieu en vain en le prononçant à la légère dans la conversation, en le mêlant à des jurons, à des blasphèmes, à des fausses promesses ? Si vous ne jurez jamais, de qui donc vos enfants l'ont-ils appris, car eux-mêmes jurent dans nos rues ? Vous, qui donnez ainsi l'exemple des jurements et des blasphèmes, est-ce là ce que vous pouvez faire de mieux ?

Passons à un autre commandement: << Tu travailleras six jours et feras toute ton œuvre. Mais le septième est le jour du repos ; tu ne feras aucune œuvre dans ce jour-là.

Je ne veux pas vous demander si vous avez jamais travaillé le dimanche ; car je le sais : oui, vous avez travaillé, et cela cinquante-deux fois par an. Mais je vous fais une autre question : Ce jour, mis à part pour l'Eglise, ne l'avez-vous pas réservé pour le cabaret ? Ce jour d'adoration, n'en avez-vous pas fait un jour de plaisir ? N'est-ce pas au dimanche que vous renvoyez volontiers ces parties de table, de danse, de jeu, de, théâtre, de ténèbres ? Du jour du Seigneur, n'avez-vous pas fait le jour de Satan ? Est-ce là ce que vous pouviez faire de mieux ?

Poursuivons : << Honore ton père et ta mère. >> Parents, répondez vous-mêmes. Vos enfants vous ont-ils toujours honorés ?

Ici, le vieillard fit un mouvement comme pour se lever et répondre. Son garçon et sa fille, baissèrent la tête, Le prédicateur fit signe au vieillard de ne pas bouger, et lui-même continua :

- Parents, je vous le demande, vos enfants vous ont-ils toujours honorés ? ne vous entend-on pas dire parfois: << Oh ! les enfants, les enfants sont des ingrats ! On fait tout pour eux : on se fatigue pour leur amasser quelques sous, on use sa santé pour soigner la leur, et puis, si l'on se permet la moindre observation, ils vous répondent avec insolence, ils vous quittent dès qu'ils le peuvent et ne reviennent que pour vous arracher quelque argent. On ne vieillit pas assez vite à leur gré. Qui sait les souhaits qu'ils forment en secret ? >> Parents, qui tenez ce langage, répondez : Vos enfants vous ont-ils toujours honorés ? Quelques-uns de vous secouent la tête ; d'autres versent des larmes ; le profond silence de l'assemblée témoigne de votre sympathie pour mes paroles. Eh bien ! parents, qui vous plaignez de vos enfants, avez-vous donc oublié que vous aussi vous avez été enfants ? Ne vous rappelez-vous pas que vos pères se sont plaints de leurs fils et de leurs filles, comme vous vous plaignez des vôtres ? C'est de vous que vos parents ont dit jadis : Oh ! les enfants sont des ingrats ! Vos pères se sont-ils trompés ? Valez-vous mieux que toutes les générations qui vous ont précédés et que celle qui vous a suivis ? Non, non ; on s'est plaint de vous avec raison, comme avec raison vous vous plaignez des autres.

- Et maintenant, enfants de cette assemblées j'en viens à vous : N'est-il pas vrai que tout à l'heure, quand je me suis adressé vos parents, pour leur reprocher de n'avoir pas honoré vos grands-pères, vous en avez été bien aises, et que vous étiez heureux de leur montrer ainsi qu'ils n'avaient rien à vous reprocher, puisque vous n'aviez fait que les imiter ? N'est-il pas vrai que vous vous êtes réjouis de ce que vos pères et mères avaient été pris en faute ? Eh bien! c'est de la méchanceté de votre part ! C'est de l'ingratitude ! Vous condamnez en vos parents ce que vous avez fait vous-mêmes ! Enfants des deux générations, répondez : Faire, pleurer ceux qui vous avaient donné lu vie, est-ce que vous pouviez faire de mieux ?

Je continue : << Tu ne tueras point. >> Sans doute vous n'avez poignardé ni empoisonné personne ; vous ne seriez pas sur ces bancs, mais sur l'échafaud. Mais, il y en tant d'autres manières de tuer ! Prenez seulement celle indiquée par un apôtre : << Quiconque hait son frère, dil saint Jean, est meurtrier. >> N'avez-vous jamais, haï personne ? N'y a-t-il pas, dans le monde, de ces hommes que vous ne pouvez pas souffrir ? dont la simple tournure, le son de voix vous déplaisent ? De ces hommes qui, à vos yeux, ne font rien de bien, surtout depuis qu'ils vous ont fait du mal ! En faut-il beaucoup pour vous faire prendre en haine, un voisin mal complaisant, un parent importun ? S'il ne fallait qu'un désir secret pour punir tel qui vous a offensé, ne formeriez-vous pas ce secret désir ? et, quand le malheur tombe sur votre ennemi, ne vous semble-t-il pas que Dieu ait pris soin de vous venger ? N'est-ce pas là haïr ? Est-ce là votre mieux ?

Je poursuis : << Tu ne déroberas point. >> Non, jamais vous n'avez mis la main sur la bourse, de vos frères. Tout le monde sait qu'il y a des tribunaux... Mais on peut dérober de mille manières. Par exemple, je vous demande si vous n'avez jamais vendu pour bon ce que vous saviez mauvais ; si vous n'avez jamais profité de la misère d'un autre pour acheter un objet au-dessous de sa valeur. Quand vous avez été chargé de partager entre vous et un autre, avez-vous toujours coupé par le milieu ? et, si vous avez tranché à côté, avez-vous donné, à l'autre la meilleure part ? Tout le monde se dit honnête, et tout le monde se plaint de tout le monde. Comment croire alors que tout le monde fasse pour le mieux ?

<< Tu ne commettras point d'adultère.>> " Je ne puis traiter ce sujet directement je le prends donc comme le présente Jésus-Christ lui-même quand il dit: << Quiconque regarde une femme avec un œil de convoitise a déjà commis l'adultère en son cœur >>. N'avez-vous jamais regardé quelqu'un avec un œil de convoitise ? Vos désirs ne sont-ils jamais allés plus loin que votre main ? N'avez-vous jamais de ces pensées honteuses que vous n'oseriez pas même exprimer à haute voix ? Etes-vous aussi purs dans les ténèbres qu'en plein jour ? dans la retraite qu'en public ? Tout cela est-il ce qu'il y a de mieux !

<< Tu ne diras point de faux témoignage contre ton prochain. >> N'avez-vous jamais médit de vos voisins ? N'avez-vous jamais menti par intérêt, par vanité ! Je suis bien niais de vous poser de telles questions ! vous avez menti si souvent, qu'on en est venu à dire parmi vous que sans le mensonge le commerce serait impossible ; qu'on serait dupe, et pour défendre sa part il faut hurler avec les loups. Est-ce là ce que vous pouviez faire de mieux ?

Enfin: << Tu ne convoiteras point. >> Je ne sais si vous, qui m'écoutez, avez jamais convoité ; mais ce que je sais bien, c'est que tous les jours j'entends des paroles comme celle-ci : << Pourquoi les uns sont-ils si riches et les autres si pauvres ? Pourquoi les grands sont-ils si durs envers les petits ? Ah ! si j'étais riche, moi, je ferais un meilleur usage de ma fortune. Si j'avais cent mille francs de rente, j'en donnerais cinquante mille aux pauvres ! Ce qui veut dire que vous en garderiez cinquante mille pour vous. Si tous les biens de ce monde pouvaient changer de place au gré des souhaits de chacun, quel bouleversement dans la société ! Pas une maison, pas un champ, pas un écu ne resteraient en place ! Répondez franchement: N'avez-vous rien désiré, rien convoité de tous les biens qui ne sont pas à vous ? Est-ce là ce que vous pouviez faire de mieux ?

- Eh bien ! oui, c'est ce que vous pouviez faire de mieux : vous avez violé chacun des dix commandements, vous n'étiez pas capables de mieux faire, parce que vous êtes mauvais, naturellement mauvais, foncièrement mauvais ! Aussi avez-vous attiré sur vous les malédictions prononcées après la publication de cette loi : << Maudit, ajoute l'Eternel, maudit quiconque ne persévère pas dans toutes ces choses pour les faire. >> Or, au lieu de les faire toutes, vous les avez toutes violées, et, sur chaque, point, vous êtes maudits.

Le prédicateur s'arrêta quelques instants: enfin il reprit ainsi :

- Que fera l'homme condamné pour avoir violé tous les articles du code ? Une seule : il implorera sa grâce auprès du chef de l'état. Voilà donc la seule ressource qui vous reste auprès de Dieu : implorer sa grâce, son pardon. Jésus-Christ, mort pour vous, vous l'apporte. Lui-même vous dit : << Dieu veut la miséricorde et non pas le sacrifice... Venez à moi, vous trouverez le repos de vos âmes. Je suis venu chercher ceux qui étaient perdus. Mon sang coule pour la rémission des péchés de plusieurs. >> Voilà le pardon que vous pouvez obtenir. Mais, si vous avez le repentir écrit sur le front et votre acte de grâce à la main, prenez donc l'attitude et les sentiments d'un coupable gracié : une attitude humble, des sentiments de reconnaissance ; travaillez à mieux faire avec le secours de Dieu, et ne dites plus : Je fais de mon mieux, mais je désire mieux faire.

Napoléon ROUSSEL
(1805-1878)


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