1. L'ancien à une Dame élue, et à ses enfants, que j'aime en vérité (et non pas moi seul, mais aussi tous ceux qui ont connu la vérité), 2. à cause de la vérité qui demeure en nous, et qui sera avec nous éternellement. 3. Avec nous sera grâce, miséricorde, paix, de la part de Dieu, le Père, et de la part de Jésus-Christ, le Fils du Père, dans la vérité et la charité.
4. J'ai été fort réjoui de ce que j'ai trouvé de tes enfants qui marchent dans la vérité, selon que nous avons reçu du Père le commandement. 5. Et maintenant, je te demande, ô Dame (non comme t'écrivant un commandement nouveau, mais c'est celui que nous avons eu dès le commencement) que nous nous aimions les uns les autres. 6. Et c'est en ceci que consiste l'amour, que nous marchions selon ses commandements ; et c'est là le commandement, comme vous l'avez entendu dès le commencement, afin que vous le suiviez.
|
NOTES
| 1.1 |
L'ancien à une Dame élue, et à ses enfants, que j'aime en vérité (et non pas moi seul, mais aussi tous ceux qui ont connu la vérité), |
| |
Chapitre 1.
1 à 6 Salutations. Joie de l'ancien au sujet de ceux qui marchent dans la vérité. Exhortation à l'amour fraternel.
L'apôtre se nomme ainsi, soit par modestie, (comparez 1Pierre 5.1) soit à cause de son grand âge. Peut être les Eglises d'Asie, où il vivait alors, lui donnaient elles elles-mêmes ce titre par un tendre respect. (Voir l'Introduction)
Une Dame élue. Grec : Kyria eclecté.
Ces mots ont été traduits et expliqués de diverses manières :
1° D'anciens interprètes ont pris le second pour un nom propre : la dame Eclecté. Mais il faudrait faire de même à verset 13, et l'on aurait alors deux surs du même nom.
2° Beaucoup de traducteurs ont considéré Kyria comme le nom de la personne à laquelle l'épître est adressée : Kyria, l'élue. Le contenu de la lettre n'est pas favorable à cette interprétation.
3° La traduction la plus naturelle est donc : dame élue.
- La question qui dès lors divise les interprètes est de savoir si la dame élue était quelque mère de famille à qui Jean adresse une lettre particulière, ou si ce terme s'applique à toute une communauté. Les enfants de la Dame seraient, en ce cas, les membres de cette Eglise. L'apôtre l'appellerait kyria parce que ce mot est le féminin de kyrios, seigneur, et que l'Eglise est l'épouse de Christ. (Jean 3.29 ; Apocalypse 22.17)
Nous avons vu, dans l'Introduction les raisons pour lesquelles le mot dame nous paraît désigner une collectivité. Il ne s'applique pas à l'Eglise en général, (comparez verset 13) mais à une Eglise, à qui cette courte lettre est adressée.
- Le qualificatif élue rappelle l'uvre entière de la grâce de Dieu. (1Pierre 1.2) |
| 1.2 |
à cause de la vérité qui demeure en nous, et qui sera avec nous éternellement. |
| |
Le verset verset 2 doit être intimement uni aux paroles qui précèdent, car il les explique : Jean y déclare d'une manière aussi élevée que délicate que, s'il a pour la "Dame élue" et pour ses enfants une vraie affection, c'est à cause de la vérité qui les unit, et qui sera entre eux un lien éternel de communion.
L'amour chrétien ne saurait se séparer de la vérité chrétienne ; Jean rapproche une seconde fois ces deux mots : vérité, charité, à verset 3, en exprimant ses vux pour ses amis. |
| 1.3 |
Avec nous sera grâce, miséricorde, paix, de la part de Dieu, le Père, et de la part de Jésus-Christ, le Fils du Père, dans la vérité et la charité. |
| |
Le vu apostolique qui ouvre généralement les épîtres, (comparer : 1Timothée 1.2) est ici remplacé par une affirmation, car le verbe au futur (sera avec nous) exprime la ferme assurance de l'apôtre. Nos versions effacent cette nuance.
Le texte le plus autorisé porte : avec nous. (Sin., B. majuscules versions.)
B. A n'ont pas le mot Seigneur, que Sin., majuscules portent devant Jésus-Christ. |
| 1.4 |
J'ai été fort réjoui de ce que j'ai trouvé de tes enfants qui marchent dans la vérité, selon que nous avons reçu du Père le commandement. |
| |
J'ai été fort réjoui, au moment où je l'ai constaté ; probablement dans quelque visite que l'apôtre avait faite à l'Eglise ou dans quelque rencontre avec ceux dont il va parler.
J'ai trouvé de tes enfants qui marchent dans la vérité ou en vérité, vraiment, selon que, etc.
Cette parole est un des indices sur lesquels on se fonde pour établir que l'apôtre s'adresse à une Eglise, et non à une mère de famille. Il faudrait, dit-on, que celle-ci eût eu de nombreux enfants.
D'autre part, si les enfants sont les membres de l'Eglise, n'est il pas étrange que quelques-uns seulement marchent dans la vérité ? Au lieu de se réjouir fort de ce fait, l'apôtre ne devrait-il pas s'affliger au sujet de ceux qui sont infidèles ?
Si l'on veut voir dans le commandement que nous avons reçu du Père une prescription formulée en termes précis, on peut penser au double commandement mentionné 1Jean 3.23 ; mais cette expression peut s'entendre de tout ce que Dieu nous a révélé en Jésus-Christ comme étant sa volonté. |
| 1.5 |
Et maintenant, je te demande, ô Dame (non comme t'écrivant un commandement nouveau, mais c'est celui que nous avons eu dès le commencement) que nous nous aimions les uns les autres. |
| |
Voir 1Jean 2.7,8, note ; 1Jean 3.11.
D'autres voient dans les mots : que nous nous aimions, le contenu du commandement.
Il faudrait traduire alors : "Je t'adresse une requête ; je ne t'écris pas un commandement nouveau, c'est celui que nous avons eu dès le commencement : que nous nous aimions les uns les autres." |
| 1.6 |
Et c'est en ceci que consiste l'amour, que nous marchions selon ses commandements ; et c'est là le commandement, comme vous l'avez entendu dès le commencement, afin que vous le suiviez. |
| |
Grec : Que vous marchiez en lui.
Beaucoup d'interprètes rapportent ce pronom non à commandement, mais à amour.
Les faux docteurs (verset 7) venaient dans les Eglises avec la prétention d'y apporter quelque doctrine nouvelle, ce qui a toujours beaucoup d'attrait pour une curiosité charnelle.
Jean, au contraire, déclare qu'il en reste au commandement de l'amour qui résume tout le message évangélique tel qu'il a été présenté à ses lecteurs dès le commencement ; (1Jean 2.24 ; 3.11) car celui qui aime, garde les commandements de Dieu, c'est-à-dire marche en pleine harmonie avec sa volonté. (1Jean 5.3 ; Jean 14.21) |