Actes   14.1  à  14.20

1. Or il arriva qu'à Iconium ils entrèrent de même dans la synagogue des Juifs, et ils parlèrent de telle sorte qu'une grande multitude de Juifs et de Grecs crurent. 2. Mais les Juifs qui étaient restés incrédules excitèrent et irritèrent les âmes des païens contre les frères. 3. Ils passèrent donc là un assez long temps, parlant avec une pleine assurance dans le Seigneur, qui rendait témoignage à la parole de sa grâce, permettant qu'il se fît, par leurs mains, des miracles et des prodiges. 4. Mais la multitude de la ville se divisa ; les uns étaient pour les Juifs, les autres pour les apôtres. 5. Et comme les païens et les Juifs, avec leurs magistrats, se mettaient en mouvement pour les outrager et les lapider, 6. eux, s'en étant aperçus, se réfugièrent dans les villes de la Lycaonie, à Lystre et à Derbe, et dans le pays d'alentour ; 7. et là ils annonçaient la bonne nouvelle.

8. Et un homme, à Lystre, impotent des pieds, se tenait assis ; perclus dès sa naissance, il n'avait jamais marché. 9. Cet homme écoutait parler Paul, qui, ayant arrêté son regard sur lui, et voyant qu'il avait la foi pour être guéri, 10. dit d'une voix forte : Lève-toi droit sur tes pieds. Et il sauta, et il marchait. 11. Or la foule, ayant vu ce que Paul avait fait, éleva la voix, disant en langue lycaonienne : Les dieux, s'étant faits semblables aux hommes, sont descendus vers nous. 12. Et ils appelaient Barnabas Jupiter, et Paul Mercure, parce que c'était lui qui portait la parole. 13. Et le sacrificateur de Jupiter, qui est à l'entrée de la ville, ayant amené devant la porte des taureaux avec des guirlandes, voulait, ainsi que la foule, offrir un sacrifice. 14. Mais les apôtres Barnabas et Paul, l'ayant appris, déchirèrent leurs vêtements et s'élancèrent dans la foule, criant 15. et disant : Hommes, pourquoi faites-vous cela ? Nous aussi, nous sommes des hommes sujets aux mêmes infirmités que vous. Et nous vous prêchons l'Evangile, qui vous dit de vous détourner de ces choses vaines pour vous tourner vers le Dieu vivant, qui a fait le ciel et la terre et la mer et toutes les choses qui y sont. 16. Ce Dieu, dans les générations passées, a laissé toutes les nations marcher dans leurs voies, 17. quoiqu'il ne se soit point laissé lui-même sans témoignage, lui qui faisait du bien, qui vous envoyait du ciel les pluies et les saisons fertiles, qui vous donnait la nourriture avec abondance et remplissait vos cœurs de joie... 18. Et en disant cela, à peine purent-ils empêcher la foule de leur sacrifier.

19. Mais d'Antioche et d'Iconium survinrent des Juifs qui, après avoir gagné la foule, et lapidé Paul, le traînèrent hors de la ville, croyant qu'il était mort. 20. Mais comme les disciples s'étaient rangés en cercle autour de lui, il se releva et entra dans la ville. Et le lendemain il s'en alla avec Barnabas à Derbe.

PLAN
  1. Les messagers de l'Evangile à Iconium
    a) Leurs succès. A Iconium, ils prêchent dans la synagogue et amènent à la foi de nombreux Juifs et prosélytes. Les Juifs qui ne se convertissent pas excitent les païens contre les disciples. Les missionnaires prolongent leur séjour. Le Seigneur appuie leur prédication pleine de hardiesse par les miracles qu'il leur donne d'accomplir. (1-3.)
    b) Persécution et fuite. La population se divise. Juifs et païens s'unissent et, d'accord avec les autorités, s'apprêtent à lapider les apôtres. Ceux-ci s'enfuient à Lystre et à Derbe, où ils évangélisent. (4-7.)
  2. A Lystre
    a) Guérison de l'impotent. Un homme qui n'avait jamais pu marcher écoutait parler Paul. Et Paul, reconnaissant en lui la foi, lui ordonne de se tenir debout. Il se lève d'un saut et marche. (8-10.)
    b) Paul et Barnabas traités comme des dieux. La foule s'écrie en lycaonien : Des dieux sont venus nous visiter ! Barnabas est tenu pour Jupiter, Paul pour Mercure. Le prêtre du temple consacré à Jupiter, qui s'élevait aux portes de la ville, s'apprête à leur offrir un sacrifice. Les apôtres déchirent leurs vêtements, se précipitent dans la foule et déclarent qu'ils ne sont que des hommes, qu'ils prêchent aux païens de se détourner des faux dieux pour le Dieu vivant, créateur de l'univers. Ce Dieu, s'il a laissé jusqu'ici les nations suivre leurs voies, s'est cependant révélé par ses bienfaits dans la nature. Par ces discours, ils persuadent à grand'peine à la foule de ne pas leur sacrifier. (11-18.)
    c) Paul lapidé. Départ pour Derbe. Surviennent des Juifs d'Antioche et d'Iconium, qui gagnent le peuple. Paul est lapidé, traîné hors de la ville, laissé pour mort. Comme les disciples l'entourent, il se relève. Le lendemain il part avec Barnabas pour Derbe. (19, 20.)
NOTES
14.1 Or il arriva qu'à Iconium ils entrèrent de même dans la synagogue des Juifs, et ils parlèrent de telle sorte qu'une grande multitude de Juifs et de Grecs crurent.
  Chapitre 14.

1 à 20 Iconium, Lystre, Derbe.

A Iconium (Actes 13.51, note) ils entrèrent d'abord, de même qu'à Antioche et ailleurs, dans la synagogue des Juifs. (Voir Actes 13.5. note.)

Toutes nos versions, à la suite de la Vulgate, traduisent : ils entrèrent ensemble, mais il vaut mieux rendre le terme grec par : de la même manière. (Comparer Luc 6.23,26 ; 17.30)

Les Grecs qui crurent étaient des gens du pays, nés païens et devenus prosélytes, puisque les apôtres les trouvèrent dans la synagogue. (Comparer Actes 11.20,21, note ; Actes 17.4 ; 18.4)

14.2 Mais les Juifs qui étaient restés incrédules excitèrent et irritèrent les âmes des païens contre les frères.
  Comme nous le voyons partout dans le livre des Actes, l'opposition vient des Juifs qui étaient restés incrédules.

Ce dernier terme est un participe qui signifie littéralement : devenus désobéissants.

En effet, la foi n'est que l'obéissance de la conscience et du cœur à la vérité. (Romains 11.30,31 ; Jean 3.36, note.)

Ils irritèrent (grec rendirent mauvaises, méchantes) les âmes des païens. Les Juifs font pour cela une conjuration avec des païens qu'ils méprisaient ! (verset 5 ; comparez note suivants)

- Les frères sont ceux qui avaient cru par la prédication de Paul.

14.3 Ils passèrent donc là un assez long temps, parlant avec une pleine assurance dans le Seigneur, qui rendait témoignage à la parole de sa grâce, permettant qu'il se fît, par leurs mains, des miracles et des prodiges.
  Donc se rapporte au grand succès mentionné à verset 1.

Les effets du travail accompli par les Juifs incrédules (verset 2) ne sont indiqués qu'aux verset 4 et 5. Ils ne se firent sentir que peu à peu.

Le texte occidental expose autrement le cours des événements. (Comparer verset 7, note.) Cette première tentative de persécution n'aurait pas eu de suites.

Quoi qu'il en soit, Paul et Barnabas restèrent à Iconium un assez, long temps, et malgré l'opposition qui se formait autour d'eux, ils parlaient avec assurance (grec ils s'enhardissaient) s'appuyant sur le Seigneur.

Aussi, Dieu, répondant à leur foi, rendait témoignage à la parole de sa grâce. Comment ? (grec) en donnant que des miracles et des prodiges s'accomplissent par leurs mains.

Il n'y a guère de distinction à faire entre les deux mots miracles et prodiges ; il s'agit sans doute de guérisons qui s'opéraient par Paul et Barnabas (comparez Actes 4.29,30 ; 5.12) et qui étaient un témoignage, une sorte de légitimation que Dieu accordait à la parole de ses messagers. (Hébreux 2.4 ; Romains 15.19)

Les miracles seul, n'auraient converti personne ; mais ils confirmaient la parole de la grâce, qui gagnait les cœurs.

14.7 et là ils annonçaient la bonne nouvelle.
  La division qui se produisit dans le peuple de la ville rendit plus facile aux Juifs et aux païens réunis de soulever une émeute contre les disciples.

Avec l'approbation des magistrats mêmes, ils suscitèrent un mouvement populaire (grec un élan eut lieu) dans le dessein d'outrager et même de lapider Paul et Barnabas.

Mais ceux-ci s'étant aperçus à temps de ce qui les menaçait, s'enfuirent, selon l'ordre de leur Maître, (Matthieu 10.23) et se dirigeant vers le sud-ouest, ils vinrent successivement à Lystre et à Derbe, (verset 20) villes de Lycaonie.

Mais s'ils sauvèrent leur vie en quittant Iconium, ce ne fut que pour annoncer encore la bonne nouvelle (grec évangéliser) dans les contrées nouvelles où les chassait la persécution.

La recension occidentale présente dans les premiers versets de ce chapitre de notables variantes, verset 2 : Les chefs de la synagogue et les magistrats suscitèrent contre eux une persécution et irritèrent les âmes des païens contre les frères, mais le Seigneur donna promptement la paix.

versets 4-7 :...les autres pour les apôtres, étant attachés à cause de la parole de Dieu. Et de nouveau les Juifs avec les païens suscitèrent une persécution pour la seconde fois, et les ayant lapidés, ils les chassèrent de la ville. Et fuyant ils vinrent dans la Lycaonie, en une ville nommée Lystre et à Derbe et dans tout le pays d'alentour.

Et là ils annonçaient la bonne nouvelle, et toute la multitude fut émue de (leur) enseignement. Or Paul et Barnabas restaient à Lystre.

14.10 dit d'une voix forte : Lève-toi droit sur tes pieds. Et il sauta, et il marchait.
  A Lystre, on supposait que cette ville était située au sud-est d'Iconium.

Une inscription récemment retrouvée a permis de fixer son emplacement près du village de Khatyn Seraï, à 20 kilomètres au sud sud-ouest d'Iconium.

C'était alors une colonie romaine. Les missionnaires s'y trouvaient en plein paganisme, se heurtant à de grossières superstitions, qui ne se révéleront que trop dans ce récit.

Ici, point de synagogue où Paul puisse commencer de prêcher ; il parle, selon toute apparence, sur la place publique.

Parmi ses auditeurs, le plus attentif probablement était un pauvre impotent, perclus dès sa naissance. (Grec : dès le sein de sa mère.)

Il se tenait là, assis tandis que l'auditoire était debout ; il écoutait la parole de Paul qui pénétrait dans son âme. Il faut remarquer cet imparfait (B, C) qui dénote la durée de l'action et qui est préférable à l'aoriste. (Sin., A, D.)

La recension occidentale fait de l'impotent un prosélyte juif, car elle porte d'après D : il écoutait étant dans la crainte de Dieu.

Cette indication est peu vraisemblable. Paul, après avoir fini son discours, ayant arrêté son regard sur ce malheureux, vit à la vive expression de sa physionomie qu'il avait la foi pour être guéri ; le grec porte pour être sauvé, et Paul prêchait, en effet, le salut.

Mais d'après le contexte, la foi que l'apôtre lisait dans les regards du malheureux avait pour premier objet la délivrance de ses maux physiques, puisque la vue de cette foi lui donna à lui-même la conviction que l'impotent pouvait être guéri. De là son ordre plein d'assurance : Lève-toi !

A cet ordre, par la puissance de Dieu, la force et la vie sont rendues aux membres perclus de l'impotent.

Il faut remarquer le changement du temps des verbes : Il sauta (Sin B, A, C), d'un seul bond, il se leva sur ses pieds. et il marchait car ici, il y a continuité dans l'action ; la guérison est complète.

14.11 Or la foule, ayant vu ce que Paul avait fait, éleva la voix, disant en langue lycaonienne : Les dieux, s'étant faits semblables aux hommes, sont descendus vers nous.
  Langue provinciale aujourd'hui inconnue. Dans leur vive émotion à la vue d'un grand miracle, il était naturel que ces gens s'exprimassent en leur dialecte.

Il en résulta probablement que les apôtres ne comprirent pas ce qu'on disait d'eux ; ils ne purent prévenir l'action idolâtre qui se préparait, et dont ils ne s'aperçurent que plus tard. (verset 14)

14.12 Et ils appelaient Barnabas Jupiter, et Paul Mercure, parce que c'était lui qui portait la parole.
  Il était conforme aux anciens mythes du paganisme d'admettre ces théophanies ou manifestations des dieux sous formé humaine.

On a indiqué plus d'une raison pour lesquelles les Lycaoniens voyaient dans les apôtres Jupiter (grec Zeus) et Mercure (grec Hermès) : c'est d'abord l'antique légende de Philémon et Baucis, qui auraient, précisément dans cette contrée, été visités par ces deux divinités, auxquelles ils auraient offert l'hospitalité (Ovide, Métamorphoses, VIII) ; c'est ensuite qu'il y avait devant la porte de Lystre (verset 13) un temple de Jupiter, et que ce dieu était ordinairement accompagné par Mercure, interprète et messager des dieux.

Luc indique fort bien la cause pour laquelle cette dernière divinité était identifiée avec Paul : c'est qu'il portait la parole, tandis qu'on tenait Barnabas, qui était plus âgé peut-être, et avait un extérieur plus imposant, (2Corinthiens 10.10) pour Jupiter, le maître des dieux.

14.13 Et le sacrificateur de Jupiter, qui est à l'entrée de la ville, ayant amené devant la porte des taureaux avec des guirlandes, voulait, ainsi que la foule, offrir un sacrifice.
  Luc dit : du Jupiter qui est à l'entrée de la ville, pour indiquer que ce dieu y avait un temple consacré à son culte.

C'est ce que montre la présence d'un sacrificateur, ou prêtre de ce temple.

Entraîné par l'enthousiasme de la foule, ce prêtre amène des taureaux avec des couronnes, ou guirlandes destinées à orner les victimes et les autels ; il se disposait à offrir un sacrifice aux deux missionnaires.

Où se passe cette scène ?

Luc dit simplement : Devant la porte, par où l'on a entendu, tantôt la porte du temple, tantôt la porte de la maison où demeuraient Paul et Barnabas, tantôt enfin la porte de la ville.

Ce dernier sens est le plus probable, car le sacrificateur, avec son cortège, quittant le temple situé hors de la ville, s'apprêtait à entrer dans celle ci pour rendre hommage aux deux hôtes divins.

14.15 et disant : Hommes, pourquoi faites-vous cela ? Nous aussi, nous sommes des hommes sujets aux mêmes infirmités que vous. Et nous vous prêchons l'Evangile, qui vous dit de vous détourner de ces choses vaines pour vous tourner vers le Dieu vivant, qui a fait le ciel et la terre et la mer et toutes les choses qui y sont.
  Les apôtres (ce nom est donné aussi à Barnabas dans le sens général d'envoyé, comme Romains 16.7), apprenant ce qui se passe, et déchirant leurs vêtements, en signe de douleur et d'indignation, s'élancent sur la foule, afin d'empêcher cet acte d'idolâtrie.

Ils veulent, en outre, attribuer à Dieu seul toute la Gloire du miracle qui a rempli d'enthousiasme ce peuple ignorant.

Il leur suffisait pour cela de déclarer humblement qu'ils étaient, eux aussi, des hommes de même nature, ayant les mêmes infirmités (grec les mêmes affections, passions) que ceux qui voulaient leur sacrifier.

Tels sont, en eux mêmes, les plus grands serviteurs de Dieu. (Jacques 5.17, où se lit le même mot.)

Grec : Nous vous évangélisons de vous tourner, loin de ces choses vaines (ou des dieux vains), vers le Dieu vivant.

Après s'être remis à leur vraie place, les apôtres déclarent que leur vocation est précisément de détourner leurs auditeurs de ces choses vaines, de ces idoles qui ne sont que néant, (1Samuel 12.21 ; 1Corinthiens 8.4) et de les convertir au Dieu vivant, la source de toute vie, de toute création, de tout ce qui existe. Quel immense contraste !

Quelques paroles suffisent pour donner à ces pauvres païens une idée vraie de Dieu.

En particulier, cette profonde définition de Dieu : le Dieu vivant, est tout à fait du style de Paul ; (Romains 9.26 ; 2Corinthiens 3.3 ; 6.16 ; 1Thessaloniciens 1.9 ; 1Timothée 3.15 ; 4.10, etc.) Luc lui-même ne l'emploie jamais.

Les derniers mots du verset : qui a fait, etc. sont une citation de l'Ancien Testament. (Exode 20.11 ; Psaumes 146.6)

14.16 Ce Dieu, dans les générations passées, a laissé toutes les nations marcher dans leurs voies,
  Toutes les nations (Israël excepté tel est le sens du grec) ont marché dans les voies d'ignorance et d'idolâtrie où le péché les avait plongées.

Dieu les a laissées jusqu'au temps où il établirait son règne au milieu d'elles.

On voit, par les termes dont il se sert, que l'apôtre veut donner une caractéristique du paganisme, qui atténue la responsabilité de ses sectateurs. Il s'exprime de même Actes 17.30, tandis que dans Romains 1.18 et suivants, il porte un jugement plus sévère.

14.17 quoiqu'il ne se soit point laissé lui-même sans témoignage, lui qui faisait du bien, qui vous envoyait du ciel les pluies et les saisons fertiles, qui vous donnait la nourriture avec abondance et remplissait vos cœurs de joie...
  Grec : en remplissant vos cœurs de nourriture et de joie.

L'apôtre exprime en ces termes le sentiment de bien-être la joie de vivre, dont les bienfaits de Dieu dans la nature remplissent le cœur de l'homme.

Aussi le mot de joie, ici, n'est pas celui qui, dans l'Ecriture, exprime la joie chrétienne.

Paul montre à ses auditeurs, dans ces bienfaits de Dieu, un témoignage qu'il se rend à lui-même ; il emploie, en grec, trois participes qui, comme le remarque Meyer, sont subordonnés, le second au premier et le troisième au second : Dieu fait du bien en envoyant les pluies, et par cet envoi il remplit les cœurs de joie. Ainsi, quoiqu'il ait jusqu'ici laissé les peuples païens marcher dans leurs voies sans révélation positive de sa part, ils auraient pu et dû le connaître et l'adorer. (Actes 17.27 ; Romains 1.19-21)

14.18 Et en disant cela, à peine purent-ils empêcher la foule de leur sacrifier.
  Dans ce discours, brièvement résumé par Luc, l'apôtre a montré d'abord ce qu'est Dieu en lui-même : le Dieu vivant ; ensuite comment il s'est manifesté par la création qui annonce sa puissance infinie ; comment enfin il se révèle par sa Providence qui gouverne les nations et fait du bien à tous.

On voit ici comment Paul savait "se faire tout à tous." Ne pouvant, au milieu de ces païens, invoquer le témoignage de la révélation, il prend pour texte les œuvres de Dieu dans la nature. (Comparer Actes 17.22 et suivants)

- Luc ne dit pas quel fut l'effet du discours. il constate seulement qu'il suffit à peine pour empêcher l'acte d'idolâtrie que les auditeurs allaient accomplir : (grec) à peine apaisèrent-ils la foule pour ne pas leur sacrifier.

14.19 Mais d'Antioche et d'Iconium survinrent des Juifs qui, après avoir gagné la foule, et lapidé Paul, le traînèrent hors de la ville, croyant qu'il était mort.
  Le fanatisme de ces Juifs qui avaient persécuté les évangélistes à Antioche (Actes 13.14,50) et à Iconium (versets 1,5) les pousse à les poursuivre Jusqu'à Lystre ; (verset 8) et là, ayant gagné (persuadé) la foule mobile sans doute par de faux rapports, ils lapidèrent Paul. Le croyant mort, ils le traînèrent hors de la ville.

Plus tard, l'apôtre rappellera ces grandes tribulations, en bénissant Dieu de l'avoir délivré. (2Corinthiens 11.25 ; 2Timothée 3.11)

14.20 Mais comme les disciples s'étaient rangés en cercle autour de lui, il se releva et entra dans la ville. Et le lendemain il s'en alla avec Barnabas à Derbe.
  Même dans cette ville toute païenne de Lystre, l'apôtre avait déjà amené à Jésus-Christ des disciples.

Ils sortent de la ville à la suite des meurtriers de l'apôtre ; ils font cercle autour de lui, s'apprêtant sans doute à lui rendre les derniers devoirs, et ils sont témoins de son surprenant relèvement.

Parmi eux se trouvait un jeune homme qui, plus tard, deviendra un ami cher au cœur de l'apôtre et son compagnon d'œuvre. (Actes 16.1 et suivants) Ce fut sans doute grâce à une intervention divine que Paul put se relever aussitôt qu'il fut revenu de son évanouissement, entrer en ville et, malgré les blessures qu'il avait reçues, partir dès le lendemain pour Derbe.

L'emplacement de Derbe ne peut être fixé avec autant de précision que celui de Lystre. Les uns pensent qu'il était au sud-est de Lystre, prés des villages actuels de Bossola et de Zosta, les autres plus à l'ouest prés de Gudelissin.