| 38 à 42 Jésus chez Marthe et Marie.
En chemin vers Jérusalem. (Luc 9.51, note.) Grec : il entra lui.
On a pensé que ce pronom opposait Jésus à ses disciples et indiquait qu'il entra seul, sans ses disciples, dans ce bourg. Mais cela ne ressort pas du texte et le dérangement causé par l'arrivée de Jésus, (verset 40) comme aussi le fait qu'il continue à enseigner, (verset 39) fait supposer la présence des disciples. Ce bourg, que Luc ne nomme pas, était Béthanie. (Jean 11.1 et suivants, 12 : 1 et suivants)
La place où Luc intercale ce trait dans son récit est difficile à expliquer.
Peut-on admettre que l'évangéliste ignore le nom de Béthanie, rendu si célèbre dans la tradition par la résurrection de Lazare ?
Pouvait-il ne pas savoir que Marthe et Marie étaient les surs de ce dernier ? Faudrait-il, avec une certaine critique, lui imputer l'erreur de placer en Galilée l'histoire qu'il va raconter ?
Toutes ces explications sont inadmissibles. Ce qui est évident, c'est que ce passage, comme d'autres dans les trois premiers évangiles, (Matthieu 23.37 ; Luc 13.34 ; 19.42) suppose les voyages de Jésus à Jérusalem, racontés par Jean.
On peut même penser ici, avec M. Godet, à la visite que Jésus fit dans cette ville pour la fête de la Dédicace en décembre, (Jean 10.22) et admettre que cette visite eut lieu pendant que les soixante-dix disciples accomplissaient leur mission : (verset 1 et suivants) Luc, puisant dans les documents dont il disposait le trait exquis qui va suivre, l'aurait consigné dans son récit, sans autre indication plus précise.
De ce que Marthe est désignée comme maîtresse de maison, on a conclu, avec assez de vraisemblance, qu'elle était veuve, ou du moins la sur aînée de la famille. Il est digne de remarque en tous cas, qu'elle remplit exactement le même rôle et montre les mêmes sentiments dans les deux beaux récits conservés par Jean. (Jean 11 et Jean 12)
Le caractère de Marie, sa sur, s'y retrouve également dépeint par des traits tout semblables à ceux que lui prête Luc. Il se peut même que Jean, (Jean 11.1) en désignant Béthanie comme "le bourg de Marie et de Marthe sa sur," fasse allusion à l'histoire racontée ici par Luc. |