10. Or il enseignait dans l'une des synagogues le jour du sabbat ; 11. et voici une femme qui avait un esprit d'infirmité depuis dix-huit ans, et qui était courbée et ne pouvait absolument pas se redresser. 12. Mais Jésus la voyant, l'appela à lui et lui dit : Femme, tu es délivrée de ton infirmité. 13. Et il lui imposa les mains, et à l'instant elle fut redressée, et elle glorifiait Dieu. 14. Mais le chef de la synagogue, indigné de ce que Jésus avait guéri le jour du sabbat, ayant pris la parole, disait à la foule : Il y a six jours pendant lesquels il faut travailler : venez donc ces jours-là pour être guéris, et non le jour du sabbat. 15. ? Mais le Seigneur lui répondit et dit : Hypocrites, chacun de vous, le jour du sabbat, ne détache-t-il pas son buf ou son âne de la crèche, et ne l'emmène-t-il pas boire ? 16. Et cette femme qui est une fille d'Abraham, et que Satan a liée voici dix-huit ans, ne devait-elle pas être délivrée de ce lien le jour du sabbat ? 17. Et comme il disait ces choses, tous ses adversaires étaient couverts de confusion, et toute la foule se réjouissait de toutes ces choses glorieuses qui se faisaient par lui.
18. Il disait donc : A quoi est semblable le royaume de Dieu, et à quoi le comparerai-je ! 19. Il est semblable à un grain de sénevé qu'un homme a pris et jeté dans son jardin ; et il a crû et il est devenu un arbre, et les oiseaux du ciel se sont abrités dans ses branches. 20. Et il dit encore : A quoi comparerai-je le royaume de Dieu, ? 21. Il est semblable au levain qu'une femme a pris et qu'elle a caché dans trois mesures de farine, jusqu'à ce que tout fût levé.
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NOTES
| 13.10 |
Or il enseignait dans l'une des synagogues le jour du sabbat ; |
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10 à 21 La puissance du Royaume de Dieu. |
| 13.11 |
et voici une femme qui avait un esprit d'infirmité depuis dix-huit ans, et qui était courbée et ne pouvait absolument pas se redresser. |
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L'histoire de cette guérison nous a été conservée par Luc seul.
- Un esprit d'infirmité est un état maladif attribué à un mauvais esprit.
Jésus lui-même confirme expressément cette opinion. (verset 16) Le mal parait avoir eu son siège dans le système nerveux ; de là une contraction qui tenait cette pauvre femme courbée, et cela depuis dix-huit ans ! |
| 13.13 |
Et il lui imposa les mains, et à l'instant elle fut redressée, et elle glorifiait Dieu. |
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La seule vue de cette longue souffrance émeut la compassion du Sauveur. Sans attendre que la malade invoque son aide et lui demande la guérison, il l'appelle à lui et prononce la parole puissante : Tu es délivrée !
Le verbe est au parfait, exprimant le fait déjà accompli et la permanence de la guérison. La foi de la malade s'attache à cette déclaration et obtient ainsi la délivrance. Cependant Jésus lui impose les mains, afin d'entrer en communication avec elle, pour rendre à son cur le calme et la confiance, aussi bien que la force à sa volonté débile. La reconnaissance de la malade éclate en des paroles d'actions de grâce, par lesquelles elle glorifiait Dieu. |
| 13.14 |
Mais le chef de la synagogue, indigné de ce que Jésus avait guéri le jour du sabbat, ayant pris la parole, disait à la foule : Il y a six jours pendant lesquels il faut travailler : venez donc ces jours-là pour être guéris, et non le jour du sabbat. |
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Ce chef, ou président de la synagogue, adresse ses reproches à la foule, et ainsi indirectement à Jésus qu'il n'ose pas attaquer en face.
Son discours est appelé une réponse (ayant pris la parole, grec répondant, Matthieu 11.25). Il répond en effet à l'acte de Jésus. Cet acte de puissance dont il vient d'être témoin lui impose quelque retenue, et il craint d'exciter l'indignation des autres témoins de cette scène.
Les paroles, ici rapportées, ne sont qu'une partie de la répréhension qu'il fit entendre à la foule. C'est ce qu'indique le verbe à l'imparfait : il disait, qui suppose une harangue plus prolongée.
Dans son aveugle attachement à la légalité, il en appelle au quatrième commandement, et il ne s'aperçoit pas que les termes mêmes dont il se sert : (grec) venant soyez guéris, rendent un éclatant témoignage à la réalité des uvres du Sauveur. |
| 13.15 |
? Mais le Seigneur lui répondit et dit : Hypocrites, chacun de vous, le jour du sabbat, ne détache-t-il pas son buf ou son âne de la crèche, et ne l'emmène-t-il pas boire ? |
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Le Seigneur. Ce titre est donné à Jésus quand il manifeste sa souveraineté. (Luc 7.13 ; 10.1, comparez Luc 6.5)
Hypocrites. Par ce mot au pluriel selon le vrai texte, Jésus prononce un jugement sévère à là fois sur le chef de la synagogue et sur tous ceux qui étaient animés du même esprit pharisaïque. Leur hypocrisie consistait à s'accorder une grande latitude dans l'observation du sabbat, quand il s'agissait de leurs propres intérêts, et à l'appliquer strictement, quand il s'agissait des intérêts du prochain.
- Comparer Luc 14.5 ; Matthieu 12.11,12, notes. |
| 13.16 |
Et cette femme qui est une fille d'Abraham, et que Satan a liée voici dix-huit ans, ne devait-elle pas être délivrée de ce lien le jour du sabbat ? |
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Admirable réfutation du sophisme pharisaïque ! De quelle confusion elle couvrait, aux yeux de la foule, celui qui l'avait provoquée ! (verset 17)
Jésus justifie son apparente violation du sabbat par une double considération : cette pauvre femme était fille d'Abraham, appartenant au peuple de Dieu, et probablement animée de l'esprit du patriarche dont elle descendait ; et malgré cela, Satan, le prince des ténèbres, la tenait liée depuis si longtemps ! Ne fallait-il pas, même le jour du sabbat, lui arracher sa victime, et la rendre à la liberté aussi bien qu'à la santé ? |
| 13.17 |
Et comme il disait ces choses, tous ses adversaires étaient couverts de confusion, et toute la foule se réjouissait de toutes ces choses glorieuses qui se faisaient par lui. |
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Confusion des adversaires, joie de la foule qui suivait Jésus avec confiance, tels étaient les effets de ses uvres et de ses paroles.
Ainsi triomphait sa cause et avançait son règne. C'est là peut-être ce qui engage Luc à placer ici les deux courtes paraboles qui suivent, sur la manière dont le royaume de Dieu s'établit dans le monde. |
| 13.18 |
Il disait donc : A quoi est semblable le royaume de Dieu, et à quoi le comparerai-je ! |
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"Il disait donc."
Sin., B, Itala portent : Or il disait. Le texte reçu confirme la pensée exprimée à la fin de la note précédente.
Ce serait ici la place historique de ces deux courtes paraboles si riches et si profondes dans leur signification. Voir Matthieu 13.31,32, note et Marc 4.30-32. |
| 13.19 |
Il est semblable à un grain de sénevé qu'un homme a pris et jeté dans son jardin ; et il a crû et il est devenu un arbre, et les oiseaux du ciel se sont abrités dans ses branches. |
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Le texte reçu fait dire à Jésus que ce grain de semence devient un grand arbre ; le mot grand n'est pas authentique ; il serait une exagération ; et même le mot arbre doit être pris dans le sens restreint et plus exact que nous trouvons dans Matthieu et Marc qui disent : "plus grand que tous les légumes." |
| 13.21 |
Il est semblable au levain qu'une femme a pris et qu'elle a caché dans trois mesures de farine, jusqu'à ce que tout fût levé. |
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Luc met tous les verbes au passé et donne ainsi à ces paraboles le caractère de récits, de faits accomplis. Peut-être voulait-il montrer par là que ces similitudes trouvaient déjà leur accomplissement dans les uvres et les discours par lesquels Jésus établissait alors le royaume de Dieu dans les âmes. |