Le texte reçu ajoute : à laquelle le fils de l'homme vient.
Mais ces paroles, empruntées au verset 42 du chapitre précédent, ne sont ici ni authentiques ni nécessaires pour compléter la pensée.
- Le dernier mot de cette belle parabole en exprime tout le sens, il en est la sérieuse conclusion (donc). Aussi tous les traits de la parabole qui servent à recommander plus vivement ce saint devoir de veiller, de se tenir prêt, (Matthieu 25.10 ; 24.44) sont évidents par eux-mêmes ; tandis que les traits secondaires ne sauraient être interprétés sans tomber dans l'arbitraire.
Au nombre des premiers se trouvent :
- 1° L'époux, belle et douce image sous laquelle le Seigneur Jésus se représente lui-même, (Matthieu 22.2, note) au moment de son retour, inattendu de tous (au milieu de la nuit), et où il recueillera les siens dans le séjour de la joie et de la félicité. (Les noces, Apocalypse 19.7)
- 2° Les dix vierges, représentant évidemment toutes les âmes de ceux qui font profession d'être les amies de l'épouse (l'Eglise du Sauveur, Ephésiens 5.25), d'attendre avec elle l'arrivée de l'époux, et qui espèrent avoir part avec lui au bonheur éternel.
- 3° Ce qui constitue la sagesse ou la folie des vierges, c'est d'avoir ou de n'avoir pas une provision suffisante d'huile dans des vases. Ce trait joue un rôle si important dans la parabole, qu'il doit évidemment avoir une signification spirituelle correspondante. Or, dans la symbolique de l'Ecriture, l'huile représente constamment l'Esprit-Saint ; elle est ici l'emblème de la vie créée et entretenue dans l'âme, par l'Esprit de Dieu.
- 4° L'impossibilité où sont les vierges sages de donner aux folles de leur huile est dès lors très claire, car nul homme ne saurait communiquer à un autre les grâces de la foi, de l'expérience personnelle d'une vie de sainteté et d'amour, qui sont de leur nature incommunicables et doivent être acquises par chacun pour son propre compte. Dieu seul en est la source et ce n'est qu'en nous approchant individuellement de lui que nous pouvons les acquérir.
- 5° Enfin ces mots : la porte fut fermée, et la réponse de Jésus aux vierges folles, exprimant une exclusion effrayante redisent de la manière la plus pénétrante : veillez ! soyez prêts !
- Quant aux traits secondaires de la parabole, qui n'appartiennent point à l'idée principale, et sur lesquels on a hasardé un grand nombre d'opinions plus ou moins arbitraires, il faut mentionner :
1° Les lampes, dans lesquelles on a vu tantôt une profession extérieure, tantôt le cur brûlant ; "les lampes sans huile sont les bonnes uvres sans la foi." Luther.
2° Le sommeil des vierges interprété, soit comme une chute dans quelque tentation, soit comme un relâchement dans la foi et dans la vie religieuse, soit comme une distraction, causée par les occupations du monde (Calvin), soit enfin comme le moment de la mort corporelle.
3° Le cri qui annonce l'arrivée de l'époux serait, selon les uns la voix des serviteurs de Dieu, les avertissements de l'Evangile ; selon d'autres, les signes des temps dans le règne du Sauveur, selon d'autres encore, le moment inattendu de la mort, selon d'autres enfin, le cri de résurrection au dernier jour.
4° Il n'y a pas jusqu'à ceux qui vendent de l'huile qui n'aient été l'objet de suppositions pareilles, admissibles dans certaines applications de la vie religieuse, mais qui ne sont plus du domaine de l'exégèse. |