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Les noces de
Six vases étaient là, sous l'agreste portique, Restes de temps lointains, œuvres d'un art antique, Béants, larges, profonds, dans la pierre creusés.Qu'on les remplisse d'eau, dit Jésus. Et .Ils regardaient moqueurs. Mais soudain leur narineS'étonne. — Dieu du ciel  ! quelle senteur   ! Disent-ils. — Quel parfum inconnu, merveilleux  ! Ils goûtent ; c'est du vin, et du plus précieux.Portez à l'intendant ce vin dans une .L'intendant se récrie. Il goûte, il goûte encore.Quel nectar ! — Il s'élance, il appelle l'époux.Mais que se passe-t-il  ? Mais à quoi pensez-vous  ? Servir en ce moment un tel vin  ! D'ordinaireOn garde pour cette heure un breuvage .Quand il a bu longtemps, le convive lasséNe distingue plus rien, son goût est émoussé.D'un festin bien compris c'est la sage conduite  ; Le meilleur vin d'abord, le médiocre ensuite.Ils n'apprécieront pas un semblable .Il se taisait. L'époux sans rien comprendre encor, Prend la coupe, il y goûte, il savoure, il s'étonne.Mais d'où vient donc ce vin ? Il sait mieux que personneQue tel ne fut jamais le vin de son   ; Et les vases de pierre étaient vides ce soir.
Henri Hignard
(1819–1893)
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